Bernard Landry – Prévenir les dérives de la liberté de presse


Il est de plus en plus courant de décrire l’aventure humaine comme une longue marche vers la liberté et il faut reconnaître, en évitant toute généralisation triomphaliste, que cette façon de voir est pertinente. Cela est vrai pour les individus, les nations et leurs divers comportements. La liberté de presse est évidemment au cœur de ce cheminement. Elle est devenue incontournable dans les démocraties avancées et elle chemine avec les autres libertés ailleurs.

Cependant, comme l’illustrent certains dérapages de l’économie de marché, la liberté elle-même risque de mener à de graves excès si elle n’est pas régulée. Il en va de même pour la liberté de presse. Plusieurs êtres humains sont morts pour sa conquête et sa défense. Ce la ne veut pas dire qu’elle doive être absolue.

Comme ceux qui respectent l’économie de marché ont le devoir de la surveiller et de la moduler pour sa propre sauvegarde, les garants de la liberté de presse doivent en prévenir les dérives potentielles à travers l’action collective, qu’elle soit étatique, citoyenne ou corporative.

Particulièrement dans un contexte où un capitalisme débridé peut s’allier à sa guise avec les métiers de l’information et les entraîner dans ses méandres. Être informé, c’est être libre, mais cela n’a jamais voulu dire que l’anarchie peut être la mère de la liberté.


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Bernard Landry a acquis au fil de sa carrière une grande notoriété au Québec, assumant d’importantes fonctions au sein du gouvernement dont il a été premier ministre de 2001 à 2003. Après des études en droit et en économie et finance à l’Université de Montréal, il a poursuivi sa formation à Paris à l’Institut d’études politiques et au ministère français des Finances et des Affaires économiques. Il a pratiqué le droit à Montréal et Joliette de 1969 à 1976 avant d’être élu député du Parti québécois. Après un premier passage remarqué à l’Assemblée nationale jusqu’en 1985, il devient professeur à l’UQAM. Il revient en politique active en 1994. Il occupe alors le poste de vice-premier ministre jusqu’en 2001, tout en ayant les plus hautes responsabilités dans des ministères à vocation économique et internationale. Après avoir pris la relève au poste de chef du Parti québécois et de premier ministre, il est réélu en 2003 et devient chef de l’opposition officielle. Depuis sa démission en 2005 et son retour à l’enseignement, Bernard Landry demeure présent sur la scène de l’actualité québécoise puisque ses opinions et ses commentaires sont toujours recherchés.

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